QUI LANCERA LA PREMIÈRE PIERRE?

24 octobre 2022

Voici un message que j’aurais souhaité publier dans mon groupe (Le Culture club | Groupe de transformation collective), un texte de plus de 1000 mots qui a été rejeté, prétextant qu’il allait à l’encontre de leurs règlements, qu’il enfreignait des règles d’authenticité, de sécurité, de confidentialité ou de dignité (???).

WHAT!? 😲 MOI!? Qui suis tellement respectueuse de l’humain!

​Je suis très déçue, car comparativement aux propos très tranchés, parfois irréfléchis, voire irrespectueux, qu’on voit passer en ce moment sur les réseaux sociaux, mes propos étaient plutôt (du moins je crois) rationnels et respectueux, et mes objectifs étaient de nous sensibiliser à suspendre notre jugement dans ce type de saga, de voir l’ensemble d’un dossier avant de juger, de revenir sur la présomption d’innocence, sur les concepts de l’erreur.

Je n’ai peut-être pas le contrôle de ma voix sur les différentes plateformes, mais mon site internet, lui, il m’appatient et je peux y publier ce qu’il me semble juste et respectueux.

Je te laisse alors juger, toi qui sais suspendre ton jugement! Merci à ma communauté qui m’a encouragé à publier!  Vos bons mots m’ont confirmé qu’il faut regarder plusieurs revers à la médaille et suspendre son jugement avant de publier et commenter gratuitement!

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Qui n’a jamais péché, lance la première pierre ! 🪨


Je suis perplexe!

 

Je suis à la fois contente, déçue et interrogative de ce qui s’est passé à ma télé hier soir, autant à Occupation Double et Tout le monde en parle!

 

Je ne peux m’empêcher d’essayer d’analyser tous les côtés de la médaille 🏅 et d’analyser cette crise que vit la production d’OD dans son ensemble.

 

Deux choses que je ne peux m’empêcher de penser :

 

  1. Seules deux personnes peuvent nous déclarer coupable d’un acte ou d’un geste : soi-même ou un juge (c’est le principe de la présomption d’innocence, un droit fondamental que toi et moi avons – heureusement!) « Tout inculpé a le droit : d’être présumé innocent tant qu’il n’est pas déclaré coupable, conformément à la loi, par un tribunal indépendant et impartial à l’issue d’un procès public et équitable ».

  2. Pour avoir géré des cas de harcèlement psychologique en entreprise, les lois sont très sévères : on ne peut laisser aller une situation qui nous est rapportée, mais on ne peut déclarer une personne coupable sans preuve ni enquête. C’est pourtant ce que le public a fait non? Et là, je suis perplexe parce que je salue l’intolérance aux comportements irrespectueux, mais on a quand même peu d’éléments pour tirer des conclusions. On a certes perdu le contrôle de la situation, j’en conviens. Mais, si comme professionnels RH et dirigeants d’entreprises, ces phénomènes nous sont si complexes à gérer, comment peut-on s’attendre à ce que des « non-spécialistes : monteur, caméraman, animateur, idéateur, etc. » le gèrent de manière impeccable, tout en ne condamnant pas les coupables sans enquête, alors qu’ils sont dans un contexte où les producteurs, diffuseurs ET, je dis bien ET le public s’attendent à voir de la sensation forte! (mea culpa 🙋🏻‍♀️ ).


Et là, je n’acquiesce pas les comportements des présumés agresseurs pour autant. J’ai moi-même répété à plusieurs reprises : « Pauvre Jonathan, c’est pas correct! ».

 

Mais là, pour mieux suspendre mon jugement, je me dis : « Si j’avais été là, pour gérer la situation de façon exemplaire, qu’aurais-je fait autrement, de plus, de mieux? » 🧐  Ça me remet les choses en perspective.

En fait : « Qu’est-ce que le public aurait donc si mieux fait de plus dans le contexte et les circonstances? » 

 

A-t-il « boycotté » l’émission ou continuer de l’écouter avec beaucoup d’intérêt? »

 

A-t-il plutôt attendu 18h29, pour voir ce qui allait se passer hier?  Par curiosité ou par (…) à qui n’a jamais péché, lance la première pierre!

 

Peu importe les faits, sommes-nous vraiment rendus à juger les présumés coupables sur les lieux publics de même?

 

Sévissons-nous vraiment  (avec des sentences très dures, notamment exclure, non je dirais « bânir » 3 candidats et perdre 10 commanditaires, dont les prix promis aux candidats restants) sans enquête, ni plainte formelle des présumées victimes (peut-être y en a-t-il ou aura-t-il, je n’en sais rien en fait, je présume)?

 


Bref, je suis perplexe!


Dans tous les cas, l’erreur de toute part est en cause. C’est ce qu’on appelle une erreur « élastique » (stretch mistakes), c’est-à-dire que l’on essaie de faire quelque chose qui se situe au-delà de ce que l’on sait faire (par exemple un jeune enfant qui essaie d’imiter un comportement qu’il a observé, ou encore dans ce cas-ci, ça pourrait être de gagner une maison en trouvant l’amour, en évinçant d’autres personnes – pas sûre que quelqu’un sait vraiment comment faire ça).

 

Ces erreurs apparaissent lorsqu’une tâche ou quelque chose se situe en dehors de notre zone proximale de développement. Les erreurs élastiques devraient normalement être positives, car elles montrent que l’on a osé se mettre en situation « de danger » pour évoluer.


Pour apprendre de ce type d’erreur, il faut réfléchir aux aspects de ce qui nous a empêché de réussir, ayant appris au passage ce qui manquait au départ pour le réussir. L’aide d’une personne plus compétente que soi-même est également la bienvenue en ce qui concerne ce type d’erreur.

 

Dans cette situation, il y a tellement eu d’erreurs, dans une série d’événements qui ont dégringolés (comme dans toute catastrophe d’ailleurs). On ne sait même plus qui est réellement coupable (les candidats, la production, le diffuseur, les commanditaires, le public? 🧐.) ni où ça a commencé! On sait par contre que tout le monde a son opinion 😉 !


J’ai donc envie de renvoyer cette situation vers le concept de l’erreur et de rappeler que :

  • L’erreur est humaine, le pardon aussi!
  • L’erreur est un investissement dans son apprentissage!
  • L’erreur est une opportunité de s’améliorer!

 

Je termine aussi avec ces questions : « Qu’est-ce qu’on a appris? Qu’aurions-nous fait autrement? «

Je te partage d’ailleurs à ce sujet un épisode de podcast 🎙 persévérer dans son erreur est diabolique, que j’ai enregistré sur l’erreur en décembre dernier, alors que je vivais avec un geste reprochable de l’un de mes proches, qui soit dit en passant, un an plus tard a tellement évolué. J’ai laissé la justice œuvrer … et continuer de l’aimer sans honte!

 

J’ai réécouté cet épisode ce matin, et il a pris pour moi un tout autre sens et encore plus de hauteur…


Je termine en saluant le courage de Julie Snyder! Elle s’est excusée et a pris tout le blâme devant deux personnages, ruant de questions pièges, qui ont quand même à plusieurs reprises pris des gens en grippe, rappelons-nous! Qu’aurait-il fait de mieux? Je me questionne 💁‍♀️ (…) à qui n’a jamais péché, lance la première pierre! (…)

 

Pour faire le lien avec le monde organisationnel, l’entreprise apprenante apprend de ses erreurs et cherche plutôt des opportunités d’amélioration.


Je pense sincèrement que c’est ce la production tente de faire avec cette malheureuse situation!

 

Je termine « pour vrai » en saluant la belle formation sur l’intimidation que mon fils a pu visionner hier soir, et ce à travers un exemple concret (qu’il soit jugé d’intimidation ou non). Il comprend maintenant qu’il y a des critères à l’intimidation et pourquoi on lui dit que c’est inacceptable d’en faire et de l’encourager, et surtout qu’il doit le dire s’il en vit…

 


Merci à cette production de m’avoir appuyée dans mon éducation avec mon garçon! J’espère sincèrement que tous les parents en ont également profité pour en faire autant…

V.- 🎙